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Réflexion martiale n°5 : Comment continuer à progresser dans les arts martiaux après le 1er DAN ?

Bonjour à tous,

souvent lorsque nous arrivons à un certain niveau de pratique il devient plus difficile de continuer à progresser. Je vous fais donc part de mon expérience personnelle sur le sujet en espérant qu’elle puisse vous aider.

Deux schémas d’apprentissage existent dans les arts martiaux

  • Premier schéma : il est basé sur l’apprentissage indirect des principes d’utilisation universelle du corps via l’étude de formes et de techniques largement codifiées (karaté, judo, kung-fu, etc… illustrent ce schéma). A mon sens, ce schéma a été créé pour essayer de rendre la démarche d’apprentissage plus accessible à la population. Dans ce schéma, l’apprentissage ressemble à une forme de spirale ascendante dans laquelle le pratiquant repasse régulièrement par les fondamentaux pour les optimiser. Cela dit, trop souvent on constate que les pratiquants se contentent de l’apprentissage de la technique dans sa forme superficielle sans chercher à réellement l’explorer et à la remettre en cause. Ceci est, je pense, l’une des causes possible de stagnation ou de régression dans la pratique car elle ne permet pas d’accéder à la « connaissance supérieure ».
  • Deuxième schéma : il est basé sur l’apprentissage direct des principes d’utilisation universelle du corps (aunkaï, yi chuan, etc…illustrent ce schéma) et fait abstraction des catalogues techniques. Ce schéma d’apprentissage a un caractère plus direct vers l’essence de l’art martial, mais s’avère être plus fermé au sens où il s’adresse à des pratiquants beaucoup plus avertis. A mon sens, ce schéma d’apprentissage demande un niveau de maturité supérieure et une ouverture d’esprit affirmée. Dans ce cas de figure, l’apprentissage touche en plein cœur l’essence même de ce qu’est un art martial : l’art de façonner harmonieusement corps et esprit. Il s’agit donc d’un schéma d’apprentissage extrêmement intéressant.

En karaté-do shotokai c’est généralement le premier schéma d’apprentissage qui est exploité afin de rendre l’enseignement plus accessible au commun des mortels. Mais progressivement cet apprentissage doit tendre vers les concepts du deuxième schéma afin que le pratiquant transcende la technique et parvienne à dépasser le monde du visible. Je dirai donc que la voie du karaté shotokaï s’étudie en plusieurs temps.

D’abord la courbe de progression est ascendante (on découvre le visible, on est débutant)

Lorsque l’on débute le karaté, la progression est généralement nette : apprentissage des techniques fondamentales, apprentissage des katas, etc… Tout s’emballe car le contenu est dense et nouveau. Puis vient le temps ou nous récitons parfaitement nos katas à force de les avoir répétés, les termes techniques japonais nous deviennent davantage familiers… Nous sommes par ailleurs de plus en plus à l’aise avec la quantité d’éducatifs habituellement pratiqués au dojo… Et pour couronner le tout, grâce au travail et à la persévérance nous réussissons l’examen du Shodan (ceinture noire 1er DAN), ce graal tant espéré des débutants… Et après ?

La courbe de progression en vient à stagner (on persiste dans le visible, on est toujours débutant)

En tant que pratiquants honnêtes et sincères, nous tâchons de pratiquer assidûment mais malgré cela, les efforts fournis ne semblent pas vraiment récompenser notre travail à sa juste valeur. Nous doutons parfois de la pertinence de notre pratique. Puis progressivement, nous nous installons alors dans une routine qui ne semble pas réellement nous faire progresser car tout ce que l’on nous montre, nous pensons déjà le connaitre…L’ennui commence alors sérieusement à nous guetter et l’on se dit que l’on a très certainement fait le tour de la discipline. L’envie d’arrêter ou de découvrir une autre discipline martiale nous gagne et l’on se convint que le changement de discipline apportera son lot de nouveautés et qu’il nous permettra ainsi de continuer à progresser.

Lorsque l’on est sur la voie des arts martiaux, une telle réflexion démontre en réalité un manque de compréhension certain du sens de la pratique. Cela signifie que contrairement à ce que nous pensons, nous sommes fondamentalement toujours de grands débutants et que le vrai chemin vers la connaissance supérieure de l’art martial n’a pas réellement commencé… Mais alors, comment procéder à ce stade de la pratique ?

Il convient de pratiquer avec davantage de méthode et d’intelligence (on se détache du visible, on devient avancé dans la pratique)

Souvent on croit que la solution consiste à « répéter davantage les choses pour s’améliorer ». En clair on se dit que l’on ne progresse plus car on ne répète tout simplement pas assez ce que l’on « sait » déjà. Cela est à moitié vrai car quid de la répétition d’un geste mal appris, mal intégré ? Dans ce cas précis, la répétition ne fera en fait que confirmer un mauvais pli acquis lors de notre pratique. En clair la répétition fera de nous des pratiquants encore plus « mauvais ». La répétition n’est bonne que lorsque le geste est compris.

A mon sens, le grand voyage en terre martiale peut sérieusement commencer sous condition d’intégrer à minima les trois points suivants à sa pratique :

  • Premier point : franchir la barrière des certitudes et savoir se remettre en question

Etre prêt à découvrir l’essence de l’art martial signifie vouloir remettre en question tout ce que nous considérons comme étant actuellement acquis. D’années en années, il est facile de laisser des habitudes s’installer mais quand les habitudes sont mauvaises, il faut y remédier. La recherche de facilité n’est pas la voie des arts martiaux, soyons en sûr ! Bien souvent à ce stade il va falloir tester, casser/adapter les bases pour confirmer/réfuter et ainsi tendre vers une reconstruction plus optimale. C’est une phase délicate que peu de pratiquants s’imposent car à court terme, on redevient en quelque sorte « fragile » dans sa pratique. En revanche sur du long terme, on capitalise et cet effort de remise en cause pourra générer de nombreuses vertus : il aiguisera notre propre esprit d’analyse, il améliorera notre technique et il nous apprendra à descendre de notre piédestal en nous rappelant qu’il faut être humble, sincère et honnête vis-à-vis de sa pratique. Savoir se remettre en question est un pré requis indispensable pour progresser. Accepter la critique constructive et pertinente fait parti de ce premier point.

  • Deuxième point : élargir sa conscience en apprenant à voir et non à regarder

Une fois le premier point accepté, il faut apprendre à voir et non à regarder. L’ivresse technique est un leurre lorsque l’on ne sait pas voir et c’est là un fondement auquel il faut prêter attention au risque de se noyer. Elargir sa conscience consiste à voir au-delà des apparences. Par conséquent bien souvent on stagne car l’on ne sait pas réellement voir le mouvement, ce que cache concrètement la technique. Tout enseignement martial doit mener à comprendre ce que signifie « voir ». Pour parvenir à cela, plusieurs possibilités complémentaires s’offrent à nous : poursuivre une pratique régulière et assidue et être bien guidé, suivre des stages, se documenter en lisant toutes formes d’ouvrages sérieux sur les arts martiaux.

  • Troisième point : se faire confiance, croire en soi et s’accrocher

Ce qui peut également nous freiner dans la progression se sont les jugements extérieurs sur notre pratique qui visent à dévaloriser/décourager notre transformation incomprise. Parfois des gens se permettent en effet de remettre en cause et de juger gratuitement notre travail et nos valeurs sans argument construit. Mais on le sait bien : critiquer ou ignorer volontairement quelque chose que l’on ne comprend pas est plus facile que de fournir l’effort de chercher à le comprendre. Ne nous arrêtons donc pas à de telles attitudes indignes qui n’ont pas leur place dans le karate-do. Considérons bien au contraire le changement dans la pratique comme un processus d’amélioration conscient qui doit tendre vers une harmonisation corps/esprit plus maîtrisée et donc plus aiguisée. Il n’y a rien de plus sincère et honnête pour un pratiquant que d’être dans une dynamique qui tend à vouloir comprendre l’essence même de l’art martial. Il n’y a donc pas de place pour les médisances et la bassesse dans une recherche aussi pure que celle des arts martiaux. Croyons donc en nous et accrochons nous.

En appliquant ces trois points, je peux vous garantir que la pratique aura une marge de progression incroyable.

Reste à savoir désormais si l’on est prêt à oser franchir le cap ?

Amis budokas, à bientôt pour une prochaine réflexion martiale.

Réflexion martiale n°4 : tendu, détendu, relâché, mou ; ne pas se méprendre dans sa pratique shotokaï…

Bonjour à tous !

Je vous propose aujourd’hui un sujet particulièrement complexe à appréhender mais d’une haute importance. Il s’agit en effet des notions de « tension », « détente », « relâchement » et « mollesse » dans le shotokai et les arts martiaux en général. Bien que l’on associe souvent la « détente » à l’esprit et le « relâchement » plutôt aux fonctions corporelles (principalement aux muscles), pour ces deux notions, j’aimerai spécifiquement apporter quelques nuances sur la manière dont je vois personnellement les choses par rapport à la pratique martiale. A mon sens, il est impératif de savoir en tant que pratiquant ce que l’on met derrière de tels concepts et surtout quelles sont les conclusions à en tirer pour la pratique…

Pour cela, prenons donc quelques images pour tenter de clarifier le propos.

La métaphore de l’élastique et de la marionnette articulée

 o   Etat de tension : lorsque je tire entre deux doigts un élastique, celui-ci se tend pour prendre un état d’étirement que je nommerai ici état de « tension ». L’élastique sous « tension » acquiert une force de réaction lié à son étirement. Il emmagasine une certaine énergie qui pourra éventuellement être exploitée à des fins de projection. Une surtension entrainera par ailleurs la rupture de l’élastique… Mais là n’est pas le sujet aujourd’hui.

A partir du moment où l’élastique est étiré entre nos doigts, s’ouvre alors à nous trois nouvelles possibilités distinctes :

o   Etat de détente : on peut choisir de « détendre » l’élastique : auquel cas il reste entre vos doigts mais conserve un certain état de tension contrôlée que j’appellerai ici état de « détente ». Cela signifie que l’on réduit la tension mais que cette dernière persiste encore dans l’élastique. J’associe donc la détente à une notion de tension (au sens élasticité) réduite mais persistante. On parle d’ailleurs souvent de la détente d’un gardien lorsqu’il saute pour arrêter un ballon ou de la détente d’un basketteur lorsqu’il s’élance vers le panier pour faire un dunk…, On fait ici référence à la qualité de l’étirement qui surgit et persiste dans le mouvement et qui vient donc optimiser ce mouvement.

o   Etat de relâchement : on peut choisir de « relâcher » l’élastique : auquel cas il perd la « tension » que nous lui avions préalablement ajoutée. Dans ce cas, l’élastique revient naturellement dans son état initial que je nomme ici état « relâché » : état dans lequel l’élastique n’est en fait pas soumis à un surplus de tensions. Sa tension native lui suffit à préserver sa forme d’origine.

o   Etat de mollesse : on peut choisir de relâcher l’élastique tout en exerçant en plus une pression supplémentaire sur celui-ci pour l’écraser. A ce moment l’élastique repasse par son état « relâché » mais en plus subit une déformation : il devient « mou » signifiant pour moi, qu’au-delà d’une perte de tension élastique évidente, il se déforme, se déstructure par rapport à sa forme d’origine. Il perd sa forme intrinsèque de maintien et ne pourra être à nouveau étiré sans repasser par sa forme d’origine.

Par conséquent « relâchement » n’est en aucun cas un synonyme de “molesse”. Trop souvent en shotokai on constate en fait que les mouvements sont « mous » et non pas « relâchés », ils manquent en fait de substance élastique cohérente et homogène pour entraîner intégralement le mouvement. Un mouvement sans substance élastique est “vide”. A contrario on le caractérisera de “plein” si l’élasticité juste de tout le corps est correctement maintenue.

Pour faire le parallèle avec une marionnette articulée :

si les ficelles qui relient la marionnette à son support mobile sont « molles », la marionnette tombe et aucune expression de mouvement fluide et naturel ne peut lui être directement transmise. Il faut donc trouver la tension juste (au sens étirement et non pas contraction) pour transmettre le mouvement juste et donner ainsi vie et crédibilité aux mouvements de la marionnette.

Le corps humain, une structure élastique complexe

A présent, si la métaphore de l’élastique et de la marionnette aident déjà à y voir un peu plus clair, il faut désormais être capable de transposer ces notions sur le corps humain pour que cela soit profitable dans les arts martiaux. En fait, le corps humain est bien plus complexe qu’un simple élastique. Le corps doit être vu effectivement comme un réseau d’élastiques en interactions (principe de « tenségrité »), le tout étant pilotable par le cerveau (grâce aux intentions). Le contrôle des élastiques dépend en réalité de vos habitudes posturales et de votre état émotionnel qui conditionne votre état corporel. Ceci veut dire que l’état du corps dans lequel vous êtes, par exemple en lisant cet article, ne garantit pas que vous soyez « relâché ». Il peut persister en vous des tensions inutiles au maintien efficient de votre posture (par efficient j’entends : un minimum d’effort pour un maximum d’efficacité). Le pire c’est que vous n’avez même pas forcément conscience de vos tensions excessives à cause des habitudes bien ancrées dans votre cerveau.

Sur un plan martial, la première étape est donc de prendre conscience déjà de ces tensions inutiles (ici au sens contraction et non étirement) par des exercices adaptés. Dans un deuxième temps, il conviendra d’effacer ensuite ces tensions afin d’acquérir un réel état de relâchement corporel (sur ce point là, effacer les tensions inutiles requiert une réelle expertise et c’est l’un des buts du shotokaï que d’y parvenir). Enfin, vous devrez apprendre progressivement à acquérir la maîtrise de votre réseau élastique corporel dans son intégralité pour “connecter” votre corps et tendre vers une qualité de mouvement supérieure. Corps et esprit devront alors bien s’entendre et fonctionner en parfaite harmonie. Cela dit, ne vous méprenez pas ! Exploiter le réseau élastique de votre corps ne signifie pas s’étirer visuellement en croyant que : “plus je travaille bas et grand, plus j’active mon réseau élastique”…Cela est très piégeux de penser ainsi et c’est à mon sens ce qui a pu conduire parfois en shotokai à certains travers ou quiproquo qui mènent droit dans le mur… Il y a du bon à travailler bas mais cela n’est pas suffisant pour comprendre la subtilité de votre propre structure élastique dans son intégralité. L’étirement dont je parle est plus profond que cela, il est au cœur même de votre mouvement et repose sur le principe de l’intention (Yi) et des forces contradictoires (Yin et Yang)… en clair, le réseau élastique que j’évoque est parfaitement activable même en partant d’une posture debout telle que hachi ji dachi… Des exercices précis existent pour ressentir ce réseau élastique et réussir à l’activer. Alors il sera possible à votre corps de devenir non pas « contracté » mais « ferme », « dense », ce qui est très différent !  Ceci étant, l’activation d’un tel réseau  demande du temps mais surtout de bons conseils et au final une réelle expertise. Il s’agit d’un travail fin, complètement haut de gamme qui reflète, à mon sens, la réelle profondeur des arts martiaux. Ainsi, le senseï à un rôle capital pour vous aider à comprendre et ressentir le travail permettant de tendre vers la maîtrise du mouvement « juste », le mouvement qui intègre de manière consciente la fermeté à travers le relâchement.

Sans rentrer plus dans les détails, je vous laisse donc réfléchir à toutes ces notions d’une extrême importance pour optimiser votre travail : suis-je tendu, détendu, relâché, mou ? Comment éveiller la substance élastique en moi et surtout de manière cohérente quelque soit le mouvement ? Comment puis-je rendre au final mon shotokai plus pertinent dans son approche ? Seule une activation juste de votre structure élastique corporelle, permet de faire circuler pleinement l’énergie dans votre corps et vous ouvre les portes “secrètes” de l’art martial où corps et esprit ne font plus qu’un.

Sachez que cet article est loin d’être complet mais il donne déjà des grandes lignes et livre, je pense, une bonne base de travail pour progresser dans la voie des arts martiaux. Certes, le sujet est complexe et cela peut laisser sceptique mais le jour où ces éléments vous parlerons, vous verrez en eux comme des évidences… C’est certain.Vous vivrez alors une réelle révolution dans votre karaté ! Vous aurez alors franchi à mon sens un nouveau stade d’éveil dans votre pratique…

A bientôt pour une prochaine réflexion martiale ^^

 

Réflexion martiale n°3 : Senpaï, celui qui est né avant nous dans la pratique…

Bonjour amis budoka, j’espère que vous allez bien.

Aujourd’hui la réflexion proposée concerne principalement les senpaï, mais pas n’importe lesquels : je parle de ces anciens pratiquants, nés avant nous dans la pratique et qui nous ont aidés à travers les keiko pour perfectionner notre art. Dans ma pratique, je me souviens en effet avoir côtoyé beaucoup de senpaï et pour lesquels j’ai aujourd’hui un profond respect. Il s’agit de ces pratiquants qui ne font pas spécialement de bruit pendant les cours et qui viennent régulièrement s’entraîner avec plaisir et motivation. Des pratiquants qui ont un certain niveau de connaissances martiales et qui nous ont inspirés un moment donné. Des pratiquants qui respirent bienveillance et simplicité et avec qui l’on peut discuter de tout et de rien à la sortie du keiko… Des pratiquants qui donnent en fait une saveur supplémentaire au cours … Ces gens, pour moi, témoignent d’une vraie qualité d’âme. Une qualité qui ne se construit pas sur des apparences mais sur des valeurs fondamentalement bienveillantes. En effet, les apparences peuvent être trompeuses comme je le dis souvent : « l’Homme qui vous veut du bien n’est pas toujours celui qui vous sourit, vous salue ou vous félicite ». Sachez discerner le vrai du faux. Sachez cerner les âmes « véritables » de celles qui jouent et feintent de l’être. Sachez « lire » la personne qui vous fait face. Cette remarque vaut bien sûr pour la vie quotidienne mais aussi pour une situation de kumite où les intentions doivent être comprises rapidement sous peine d’en payer le prix. Il faut bien en avoir conscience même si cela n’est pas toujours évident, c’est important. Le karaté a beaucoup à nous apprendre sur ce point.

En conclusion, je tenais donc à remercier tous ces senpaï qui nous font grandir à travers la voie des arts martiaux. Sachons les repérer lors des cours et considérons-les à leur juste valeur car ils apportent au-delà de l’aspect purement technique, des valeurs humaines qui font d’un club, sa vraie richesse.

A bientôt pour notre prochaine réflexion martiale qui s’annoncera technique…

Les vidéos arrivent !

Bonjour à tous,

la première vidéo est désormais accessible sur notre rubrique vidéo. A travers cette rubrique spéciale, nous présenterons de courtes vidéos à but “pédagogique” pour vous faire comprendre progressivement le travail que nous menons pour développer le karaté do shotokaï.

Ces vidéos sont également consultables sur notre chaîne dédiée YouTube .

En espérant que vous puissiez prendre du plaisir à regarder ces vidéos et à vous en inspirer pour votre pratique 🙂

A bientôt.

Réflexion martiale n°2 : sports de combat et arts martiaux, même combat ? Quid du Shotokai ?

Bonjour à tous,

je vous propose aujourd’hui une nouvelle réflexion martiale qui mérite à mon avis de s’arrêter quelques instants, car en effet, elle prête souvent à confusion. Les apparences peuvent être trompeuses… Je vais volontairement caricaturer les choses pour tenter de vous aider à comprendre la différence entre sports de combat et arts martiaux. Je vous propose ici une brève synthèse concernant ces deux formes de pratique.

Sur la base de mon expérience personnelle, je résumerai les choses ainsi :

  • Quand l’une cherche la victoire sur l’adversaire, l’autre cherche la victoire avec le partenaire,
  • Quand l’une privilégie le spectacle, l’autre privilégie l’action discrète,
  • Quand l’une se soucie du plus fort, l’autre veille à renforcer le plus faible,
  • Quand l’une prépare le champion de demain, l’autre construit l’Homme du présent,
  • Quand l’une cherche à récolter les médailles, l’autre cherche à cultiver les fruits de la sagesse,
  • Quand l’une se stoppe à un certain âge, l’autre se poursuit jusqu’à un âge certain,
  • Quand l’une impose des règles compétitives, l’autre enseigne des règles universelles.

La première est sportive, la deuxième est martiale.

En réalité si sports de combat et arts martiaux travaillent tous deux sur le corps et l’esprit, ils sont pourtant bien différents dans le fond. Pour moi, ces deux formes de pratique sont comme l’océan : si l’on survole du regard ce dernier, on perçoit seulement l’eau jusqu’à l’infini . En revanche  si l’on dépasse les simples apparences alors on peut voir dans l’océan plus qu’une simple étendue d’eau. On distinguera alors d’une part la surface visible et agitée des houles (le sport de combat) et d’autre part le fond invisible et calme empli de mystères (les arts martiaux). Deux versants différents d’un même océan… Il ne faut donc pas se limiter aux apparences. Il conviendra donc désormais de bien distinguer karaté “sportif” et karaté “martial” même si l’ensemble est regroupé sous l’appellation unique de “karaté”.

Mais alors qu’est ce qui est mieux en terme de pratique : sport de combat ou arts martiaux ? En réalité, cette question n’a strictement aucun sens dès lors où ces pratiques ne visent pas les mêmes objectifs et ne s’adressent donc pas aux même personnes, aux mêmes besoins. Il appartient seulement au pratiquant de savoir ce qui lui correspond le mieux pour son besoin d’épanouissement personnel. En revanche, soyez sûr d’une chose : à travers ces deux formes de pratique, si les objectifs sont différents, le travail technique l’est aussi.

Pour l’heure, le karaté do shotokaï est donc bien un art martial et non un sport de combat. Aucune compétition n’est préconisée dans ce style de karaté (bien qu’elle ne soit pas formellement proscrite pour autant). En shotokaï le seul adversaire : c’est nous même. Sa pratique est avant tout conçue pour développer une utilisation fine du corps par l’esprit et espérer longévité au pratiquant. D’ailleurs cette philosophie martiale n’est pas spécifique au shotokaï. Je dirai même qu’elle est l’essence des arts martiaux en général. Elle puise en réalité ses sources directement de Chine via le kung-fu Shaolin, qui avait pour objectif premier de tonifier les moines du temple par la mise en application de formes précises. Pratiquer un art martial c’est donc chercher la connaissance subtile du corps alliée à la puissance de l’esprit.

Enfin je terminerai par une petite digression mais qui à mon sens s’impose dans cet article. L’usage de gants de protection lors d’entrainement martiaux a parfois une connotation sportive auprès de certains puristes qui associent l’image du gant à la pratique d’un karaté sportif. Personnellement je ne partage pas cette vision. Pour moi, l’usage de gants ne caractérise en rien le fait que la pratique soit sportive ou martiale. Ce n’est pas cela qui détermine si l’on pratique un sport de combat ou un art martial. Les gants ne sont qu’un moyen permettant d’aborder des objectifs qui peuvent être : ou sportifs, ou martiaux. Ne confondons donc pas moyens et objectifs. Ainsi gants et shotokai sont deux termes, qui à mon sens, restent parfaitement compatibles. Il faut juste bien savoir ce que signifie pratiquer un sport de combat et pratiquer un art martial et ne pas perdre de vue ce que l’on étudie.

Amis budoka, j’espère que ma vision des choses vous parle et qu’elle fait écho à votre vision actuelle. Si tel n’était pas le cas, ce n’est pas grave car l’objectif de ces réflexions est avant tout de mettre à plat des sujets martiaux variés, qui n’ont qu’une seule prétention : le plaisir de partager.

Rendez-vous pour une prochaine réflexion martiale ^^

A bientôt.

Réflexion martiale n°1 : de la technique shotokai doivent naître des principes, des principes naîtra le corps martial

Voici la première réflexion martiale que je vous propose aujourd’hui. Je vous partage ces quelques lignes non pas comme un répertoire de vérités mais plutôt comme des supports à la réflexion qui m’aident d’une part à structurer ma pensée mais qui d’autre part pourraient vous aider à éclaircir la votre ou du moins vous amener à vous interroger sur le rôle de la technique. Il s’agit bien entendu d’une réflexion que j’essaye d’appliquer personnellement à chaque entrainement depuis maintenant plusieurs années.

La technique est un socle d’apprentissage dont il faut se méfier lorsque l’on souhaite franchir un cap dans sa pratique shotokaï

Les techniques sont bien souvent codifiées à travers des formes, standardisées et respectent donc des critères bien précis. En effet, notre conditionnement sociétal fait que nous avons pris pour habitude de ranger, classer, structurer les choses de manière à les rendre identifiables, exploitables, uniques, comparables, précises. Il suffit de voir l’existence de nos fameux dictionnaires pour s’en convaincre. Tout est conceptuellement bien rangé dans ce monde dans lequel nous vivons. Il n’y a en réalité pas de place pour l’indescriptible, le « entre deux »… Du chaos est né le cosmos, je n’invente rien. La technique est au final similaire à un mot du dictionnaire : un moyen concis, précis, permettant de véhiculer un sens, une idée (en réponse à une attaque par exemple). Au même titre que lorsque l’on apprend une langue, il est donc normal au début de vouloir enrichir son vocabulaire martial. Oi tsuki, uraken uchi, empi uchi, age uke, mae geri, tobi geri, gyaku tsuki, otoshi, etc…autant de noms différents que de techniques différentes… un vrai « catalogue » et il y en a pour tous les goûts… Il est encore plus vrai pour le pratiquant actuel de vouloir enrichir sans cesse son catalogue martial dans une société où l’on nous pousse à consommer à outrance et à nous inciter à vouloir toujours plus. Mais est ce bien important sur le plan martial de “collectionner” des techniques ? Connaitre par exemple 20 katas signifie-t-il réellement qu’ils sont bien maîtrisés et intégrés ? Pas si sûr… Personnellement se recentrer sur l’essentiel me parait hautement plus profitable mais au combien plus difficile… On ne peut pas tricher avec l’essence des choses car cela se voit rapidement… Il faut avoir conscience que vouloir collectionner des techniques sur du long terme est un vrai risque d’éparpillement et de dilution pour la pratique. Se noyer dans des amas techniques est pourtant chose courante : on finit par se perdre et ne plus voir l’essence des choses, l’ADN de l’art martial. Du coup on ne fait que survoler son art.

Soulignons également que la technique de par sa forme imposée sclérose le pratiquant dans son évolution s’il ne sait pas voir : on apprend des formes que l’on répète inlassablement en justifiant que le temps fera son affaire. Cela se saurait si les choses étaient si simples. La technique est un passage mais en rien une finalité…

Aussi, on constate souvent que dans les styles, c’est finalement la technique qui cloisonne en créant des communautés qui ne se comprennent qu’entre elles car le langage utilisé est “propriétaire”. En effet l’apprentissage d’un style nous pousse malgré nous à vouloir cultiver notre différence technique au regard des autres communautés martiales, comme si la technique que nous pratiquions était la seule vérité. Attention, perçue ainsi, la technique au lieu de rassembler, divise.

Bref il faut se méfier de la technique et du purisme trop rigide qu’on peut lui associer. Comment percevoir la technique alors pour qu’elle puisse faire grandir et surtout pour qu’elle puisse devenir plus universelle ?

Pour aborder correctement la technique il faut d’abord bien considérer nos différences corporelles respectives

Partons d’abord du constat évident, mais trop souvent négligé, que tous les individus ne possèdent pas les mêmes caractéristiques physiologiques : grandes ou petites jambes, souplesse ou raideur articulaire, forte ou faible densité musculaire, fibres musculaires courtes ou longues, hyper cambrure ou non, etc… Nous naissons avec un capital génétique, système d’information complexe qui code nos points forts, nos points faibles, notre corps, notre être entier. Bien entendu l’expérience de la vie acquise au fil du temps nous permet d’influer sur notre corps et permet de jouer sur certaines variables offertes par la nature mais la variabilité est parfois mince. En effet faire le grand écart par exemple, n’est bio-mécaniquement  pas possible pour tout le monde. C’est pourquoi insister sur de tels compétences lors d’entrainement peut être complètement contre productif voir même destructif à terme pour le pratiquant : crispation, sur sollicitation articulaire, blessures prématurées, frustration, arrêt de la pratique, etc… Dans ce schéma de pratique la sélection naturelle suffira à dire que vous n’êtes pas prédisposé pour telle ou telle pratique ou pire, que les arts martiaux ne sont tout simplement pas faits pour vous. C’est bien triste de se fixer des barrières illusoires avant même d’essayer. Les arts martiaux sont accessibles à tous si l’on voit la pratique sur le bon angle. La technique doit pouvoir s’adapter au corps du pratiquant. Pour cela il faut élargir sa propre conscience sur ce qu’est réellement la technique et sa finalité. La technique juste doit permettre à chacun de trouver l’essence des choses, ce que je nommerai ici : les principes universels. Par conséquent, s’imposer une somme de critères techniques s’il n’y a pas de recherche de principes derrière me semble très limité pour évoluer dans la pratique…

Pour aller plus loin, il faut élargir sa conscience pour intégrer les principes universels

Celui qui ignore qu’il ignore n’ira malheureusement pas loin sauf si une personne l’aide à ouvrir les yeux. En revanche une personne qui a conscience de son ignorance est déjà plus avancée à mon sens… Ce à quoi il est fondamental de réfléchir, pour tendre vers un karaté plus subtil, est donc d’élargir sa conscience pour trouver comment faire jaillir d’une technique, des principes. En effet trouver une gestuelle universelle qui transcende la technique et qui peut être intégrée par chacun de nous quelque soit notre morphologie, notre style martial d’origine est essentiel. Un langage commun, partageable et intégrable par tous. Je parle ici du langage universel du “corps martial” : celui du mouvement libre qui se détache de la forme et qui démontre une compréhension fine de votre technique. Le mouvement qui témoigne d’une utilisation « juste » d’un corps au service de l’esprit. A ce stade de conscience, la technique n’aura plus de saveur stylisée mais une saveur universelle imprégnée de principes profondément ancrés en nous. On n’exprimera donc plus des techniques dans sa pratique mais seulement des principes : la vision  à ce stade est clairement différente en terme de pratique. Il s’agit d’une vision martiale avancée. Le seul moyen de parvenir à ce langage universel donc, est à mon sens de construire sa pratique non pas comme un catalogue de techniques à collectionner mais plutôt comme un catalogue de principes universels à identifier et à intégrer. Des principes dits « universels » car ils reposent sur des lois physiques universels et sont exploitables par chacun de nous indépendamment de notre physiologie, de nos origines, etc… Ils sont en latence et attendent seulement l’éveil. Respecter scrupuleusement une forme ne suffit pas pour comprendre réellement les arts martiaux : au contraire elle peut tout aussi bien faire progresser positivement (se rapprocher des principes) ou négativement (s’éloigner des principes) si l’on n’est pas attentif. La voie mène parfois sur de fausses pistes. Il faut donc être vigilant et parfois savoir transiger avec le purisme des formes pour comprendre et réveiller ce potentiel enfoui sous la technique. Il faut savoir faire de notre technique une gestuelle transdisciplinaire, une gestuelle de la forme sans forme (ce qui rejoint sur ce point les idées véhiculées par Bruce Lee soit dit au passage). Intégrer un principe universel est donc évidemment bien plus puissant que de vouloir posséder un catalogue de techniques. Si la technique fonctionne dans un cadre donné pour un physique donné, un principe fonctionnera quasiment dans tous les contextes pour tous les physiques. Du principe intégré pourra alors jaillir une infinité de possibilités techniques solides et cohérentes. Il faut en effet apprendre à exploiter son corps et à le former de manière à réaliser que n’importe quel mouvement du corps puisse devenir martial (ce qui élargi le champ des possibles par rapport au catalogue technique de départ). La finalité est alors non pas de collecter des techniques mais d’obtenir la compétence mère, celle du corps martial, compétence au combien puissante. C’est exactement cela qu’il faut trouver à mon sens par la pratique pour prétendre pratiquer les arts martiaux.

Ainsi, je suis convaincu que la création d’un style n’a donc de sens que s’il permet d’accéder à ces fameux principes universels, sans quoi la pratique sera à long terme, je pense, triste, limitée, inefficace et en sommes bien fade.

Pour moi, un pratiquant expérimenté est donc reconnaissable non pas à la teinte de sa ceinture ni même dans le nombre de mouvements qu’il connait. Le niveau sera supérieur à partir du moment où le nombre d’ingrédients intégrés à un mouvement unitaire simple (gedan baraï par exemple) fera de ce mouvement simple un mouvement de haute couture démontrant l’usage de principes universels maîtrisés. A ce moment alors la technique ne sera plus, elle s’effacera pour laisser libre expression aux principes traduisant simplement le mouvement juste. A ce stade, le champ des possibles deviendra alors d’une profondeur infinie… n’importe quel mouvement réalisé deviendra martial ; corps et esprit seront parés pour s’adapter à n’importe quelle situation. La technique deviendra alors un mouvement d’artiste martial, un mouvement qui dépassera les frontières purement stylistiques, le mouvement exprimé par un corps libre, disponible et naturel.

A tous ceux pour qui ces éléments ne sont pas évidents, je vous invite grandement à y réfléchir… Les bénéfices en sont immenses pour la pratique. En espérant que cela puisse sincèrement vous aider.

On se retrouve pour une prochaine réflexion martiale ^^

A bientôt.

Début des cours 2018

Meilleurs vœux à tous pour cette année 2018 !

Je vous souhaite personnellement la santé et une top réussite dans vos projets personnels et professionnels. Concernant le karaté do shotokaï : je vous souhaite de continuer à progresser dans la voie des arts martiaux, d’aller toujours plus loin dans votre curiosité et votre envie de découverte, de dépasser vos doutes (s’ils existent) et de persévérer. Je vous souhaite également bien sûr de prendre du plaisir dans votre travail martial et de développer votre technique comme un outil d’épanouissement personnel et d’éveil de l’énergie pour espérer une belle longévité dans votre pratique et votre vie.

Les cours reprendront mercredi 03/01 à 19h30.

A très vite.

Retour sur le dernier keiko de l’année 2017

Mercredi 20 décembre 2017, le club Naidokan a organisé un échange avec un autre style de karaté : le Wado ryu. Ce style intègre entre autre un travail complet sur l’utilisation des kansetsu waza (techniques de clé). Par ailleurs, c’est un style qui dans la façon de travailler rejoint le shotokaï sur beaucoup d’aspects : utilisation d’une force souple basée sur le relâchement corporel, travail d’esquive et d’absorption, principe de provocation de l’attaque pour s’offrir la possibilité de rentrer en sen no sen sur le partenaire, etc…

Les pratiquants ont ainsi pu travailler plusieurs enchaînements (caractéristiques du Wado ryu) répondant à des assauts en jun tsuki ou attaques au tanto. Les réponses étudiées s’appuyaient principalement sur des atemi suivi de clés (immobilisation du poignet, du coude, sortie d’épaule, etc…), une destructuration du corps (en visant les articulations adéquates : genoux, etc…) ainsi que  des techniques de contrôle et soumission au sol. 

Merci à Jean-Philippe BARRY pour son intervention de qualité : précision dans la technique et dans les explications.

Les pratiquants du club ont visiblement appréciés ce keiko. Expérience à réitérer.

Pour visualiser plus de photos sur l’événement rendez vous dans notre rubrique photos

Bonnes fêtes de fin d’année à tous. Rendez-vous mercredi 3 janvier 2018 pour la reprise des cours 🙂

Prochain keiko “spécial” fin d’année 2017

Bonjour,

en cette fin d’année 2017, un keiko spécial est prévu ce mercredi 20 décembre à 19H30 au dojo. Jean-Philippe BARRY (3eme DAN FFKDA Wado Ryu) interviendra pour l’occasion afin de partager ses connaissances sur une des spécialités de l’école WADO : les kansetsu waza. Il s’agira d’un cours type “échange et découverte” dont l’objectif est de permettre aux pratiquants du club NAIDOKAN de s’initier (ou de se perfectionner pour les plus anciens) au travail de “clés” afin d’enrichir leur pratique shotokaï.

En espérant vous voir nombreux pour cet événement qui s’annonce  convivial et studieux.

Stage experts FFKDA du 11 mars 2017 : retour d’expérience

Il est vrai qu’en tant que pratiquants de karaté et donc pratiquants d’arts martiaux au sens général, l’ouverture est un point capital pour progresser. C’est dans cette démarche qu’Arnaud et moi même nous sommes déplacés à Lyon samedi 11 mars 2017 pour ouvrir notre vision sur la pratique du karaté. Notre volonté : « sortir de nos habitudes shotokaï » afin d’apprivoiser la différence et la confronter à nos connaissances respectives… Nous avons découvert au final deux styles très riches : le Wado ryu et le Yoseikan budo.

Je vous propose ci-après un petit compte rendu afin que ceux et celles qui n’ont pas pu y assister puissent tout de même avoir des pistes de réflexions pour progresser et puissent à terme enrichir leur pratique. En espérant ne pas trop dénaturer le propos de ces deux maîtres. Veuillez m’en excuser si tel était le cas. Bonne lecture.

14h10 à 14h30 : Echauffement général

L’échauffement est laissé à la main d’un expert fédéral entouré de tous les pratiquants (nombre de pratiquant amplement supérieur à une centaine). Le cardio monte vite, il fait par ailleurs particulièrement chaud dans le dojo. En peu de temps le corps est chaud et prêt à passer à la partie technique qui s’annonce intéressante…

14h30 à 15h : Intervention de Michel MULLER

Michel MULLER insiste sur l’importance du travail des fondamentaux et nous propose des enchainements relativement simples pour commencer : teisho uke suivi de haishu sur attaque kizami tsuki chudan ainsi que que kote gaeshi sur attaque kizami tsuki jodan suivi de mae geri chudan. Il insiste particulièrement sur le relâchement global du corps, surtout lorsqu’il donne mae geri : le coup part vite et « explose » juste à la fin du mouvement. Il insiste sur l’importance « d’éviter les contractions inutiles » lors de l’exécution d’un mouvement. Sur ce point on ne peut que le rejoindre vis à vis de notre pratique shotokaï.

15h à 15h30 : Intervention de Hiroo MOCHIZUKI

Maitre MOCHIZUKI insiste sur la notion de karaté « figé » et de karaté « moderne ». Pour lui les mouvements de karaté moderne doivent être amples, arrondis et naturels (ne surtout pas « robotiser » la pratique). Il commence donc par nous faire pratiquer une forme de age uke très généreuse seul, puis avec partenaire. Il nous fait comprendre que l’objectif de ce travail à deux est de générer le bien être mutuel, la santé : lorsque l’on amplifie les mouvements, les muscles s’étirent, le sang circule mieux et le corps travaille dans sa globalité. Chacun bénéficie ainsi du travail de l’autre. La dimension de partenaire prend alors tout son sens : rien n’est conflictuel, tout converge vers un même objectif. S’en suit alors un travail à deux  de clé tout en relâchement au niveau du bras du partenaire. Personnellement je note l’importance de la respiration lors du travail de clé : elle doit être libre sous peine de provoquer des clés « contractées » complètement inefficaces. Ayant pratiqué avec un yoseikan budoka je note que lors d’un mouvement de clé, il est important d’appliquer une pression constante afin de ne laisser aucun échappatoire à tori.

15h30 à 16h : Intervention de Michel MULLER

A ce stade Michelle MULER poursuit sur des enchainement qui visent à faire provoquer l’attaque du partenaire. Selon lui, un bon pratiquant doit être capable d’amener son adversaire là où il le veut. Il insiste sur la dimension stratégique d’un assaut : il faut provoquer l’adversaire et ne pas attendre son attaque sous peine d’être en retard dans la réponse apportée. Plusieurs enchainements assez complexes et inhabituels pour notre style sont proposés pour appréhender le principe évoqué.

16h à 16h30 : Intervention de Hiroo MOCHIZUKI

Maitre Hiroo MOCHIZUKI poursuit sur le principe de distance entre partenaire : court, moyenne, longue et explique comment esquiver une attaque sur une distance relativement courte de manière souple et naturelle. Le « secret » : s’avancer sur le partenaire pour lui donner envie d’attaquer et s’effacer au dernier moment. Nous commençons de côté en hachiji dachi puis projetons notre corps sur tori qui attaque kizami tsuki jodan. Au moment ou le tsuki arrive, uke incline le buste légèrement vers l’avant et sort de l’axe d’attaque. S’en suit alors des enchainements libres à partir de ce travail d’esquive de base. A ce moment précis, Hiroo MOCHIZUKI insiste sur l’importance de ne pas se scléroser dans une forme et pour cela deux points sont évoqués :

–  il faut cultiver sa personnalité d’une part pour se respecter soi même au regard de nos principes et désirs personnelles mais aussi cultiver sa personnalité pour se faire respecter en retour. Sans personnalité, l’être humain est « vide » et ses techniques ne peuvent qu’être « vides » également.

– Il faut créer, innover: se sentir libre d’exploiter son bagage technique. La créativité doit faire partie de l’état d’esprit du pratiquant. Ne jamais se figer dans une forme. Il faut sans cesse chercher à progresser et à aller plus loin dans sa pratique.

16h30 à 17h : Intervention de Michel MULLER

Dans cette partie du stage Michel MULLER passe à la vitesse supérieure : il poursuit les enchainements de base vus précédemment en rajoutant un gros travail de synchronisant mêlant clé, percussion avec les jambes, techniques de défense et contre attaque en même temps, saisie et déstructuration du partenaire pour l’amener au sol. Il insiste sur le fait qu’un technique est relative par rapport au corps : c’est le déplacement du centre qui provoque la clé sur l’enchainement démontré et non pas un simple mouvement de bras.

17h à 18h : Intervention de Hiroo MOCHIZUKI

Dans cette dernière partie du stage, Maitre MOCHIZUKI met l’accent sur un travail de chute : comment apprendre à chuter naturellement et surtout sans se blesser (approche réservée normalement aux enseignants mais évoquées lors de ce stage). Il fait alors une démonstration avec plusieurs pratiquants avec des gabarits complètement différents. Le ton est donné : faire chuter quelqu’un est accessible à tout le monde à condition de respecter certains principes biomécaniques : courbure de la colonne vertébrale lors de la chute, respect des cervicales, etc… S’en suit alors un travail souple de saisie sur mawashi geri avec amené au sol. Au préalable, Maitre Hiroo MOCHIZUKI explique qu’une forme de zenkutsu dachi trop basse n’est pas réaliste et nous en fait la démonstration. Il attaque le tibia d’un pratiquant de karaté figé en zenkutsu dachi qui ne parvient pas à esquiver et reçoit donc le coup sur le tibia. On retiendra donc qu’en kumite les postures doivent être bien plus relâchées que dans les formes kata afin d’assurer une disponibilité accrue du corps. Le stage se termine ensuite par un kihon assez intensif où l’objectif est d’apprendre à frapper plusieurs fois en kizami tuski et ura tsuki sur un pas en avançant et en reculant.

Le message de fin est alors donné par maître MOCHIZUKI :  » Les stages sont importants pour s’unir. Vous êtes ma famille. Je vous remercie. »

Conclusion

Merci à ces deux maîtres d’exception pour leurs connaissances techniques, leur accessibilité, leur gentillesse, leur humour ainsi qu’à leur esprit ouvert et avant tout humain.